Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au fil de mes abandons et de mes (nobles) révoltes
23 juillet 2012

Mes rencontres avec les SDFs, plutôt ratées.

Aujourd'hui, j'ai croisé cette fille avec son air punk, le chien et la gamelle.

1

 

Quand je sors de ma campagne, j'aime bien donner un peu d'argent, voire discuter avec les SDF's. C'est la compagnie de rue la plus avenante de notre civilisation moderne.

Je me suis approché de la gamelle, j'ai déposé ma pièce, mais cette fois-ci, j'ai eu une grosse surprise.

2


Quand la pièce fut arrivée au fond, je m'aperçus trop tard que c'était une gamelle d'eau pour le chien. Cette fille ne faisait pas du tout la mendicité !

3

 

Après m'être empétré dans les explications, et face à la grande mansuétude de ma punk à chien j'ai fini par rire de bon coeur. D'un commun accord, je lui ai laissé la pièce et je suis parti complètement hilare n'osant point me retourner.

 

Un peu plus tard, j'ai eu l'occasion de me rattraper. Voyant ma bonne tête (de pigeon ?) un SDF m'a alpagué pour me demander une pièce. Celui-là était un vrai SDF ! Il tenait un morceau de pain qu'il venait d'obtenir près de la boulangerie et m'a fixé de son regard clair et de sa gueule cassée avec un sourire brutal et lumineux que je n'ai pas réussi à reproduire dans mon dessin. Quand je lui ai demandé s'il n'avait pas le RSA, il m'a répondu qu'il l'avait déjà bu entièrement. Devant tant de franchise, je lui ai donné ma seconde pièce de la journée.

4

Je suis reparti avec le sentiment mitigé d'avoir aidé un alcoolique à continuer son périple, et la quasi-certitude d'avoir secouru une jeune fille qui n'en avait pas besoin.

A chaque fois, je me pose ces questions et à chaque fois c'est la même indécision quant aux bénéfices attendus de telles actions. Pourtant je garde mes certitudes : nous ne pouvons pas entièrement déléguer les questions de charité à l'Etat sous peine de devenir inhumains. Et puis, qu'importe de juger des autres, qu'importe de vouloir les faire agir comme nous voudrions qu'ils agissent. Préserver leur liberté d'action n'est-ce pas plus important que tous les jugements hasardeux du monde ?

(il n'y a qu'aux Roms que je ne donne pas. J'ai l'impression de faire face à une telle industrie de la misère avec eux, que je n'ai pas le courage de soutenir mes principes en ce qui les concerne)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publicité
Commentaires
Publicité