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Au fil de mes abandons et de mes (nobles) révoltes
9 juin 2017

Faire soi-même

Jeunes nous regardions indifférents les légumes cultivés par notre grand-père et qu’il nous donnait avec générosité. Je me souviens même l’avoir trouvé ridicule avec sa fierté que je prenais pour de l’orgueil. Car quoi, ne suffisait-il pas d’aller au supermarché pour avoir les mêmes ?

 

Depuis que je travaille un peu la terre, j’éprouve désormais le même sentiment que lui. Mes fruits ont beau être esquintés, mes légumes un peu pourris, mes récoltes maigres, ce sont les plus belles productions de la terre.

 

Séchage de la verveine et du tilleul pour les longues soirées d'hiver

 

Dans une de ses chroniques, Christian Combaz évoquait le rôle guérisseur que le potager avait eu pour un ancien prisonnier dépressif. Cultiver fait sens, tout de suite. En l'occurrence, ce travail donne salaire, même si la fatalité peut vous laisser nu, comme dans la vie. Cependant la nature qui pourvoit à tout, veille aussi à ce que les quantités récoltées se compensent les unes aux autres. Une année vous aurez du raisin, une autre des abricots, une autre des poires, une autre des pommes. Ainsi ne vous laisse-t-elle jamais totalement démunie.

 

Pour la confiture d’abricot : par pitié, ne suivez pas les conseils donnés sur internet, et prenez des fruits qui ne sont pas forcément totalement mûrs. Les abricots deviennent sucrés à un point qu’ils peuvent en devenir écoeurant. Un fin gourmet appréciera des fruits justes mûrs. Cependant pour la confiture, le long processus de cuisson écrase les fruits, et le côté vert de certains d’entre eux permettra de lui donner un peu plus de tenue.

 

D’ailleurs,ne les passez pas au mixeur, c’est une hérésie. En outre, profitez de l'agilité de mère nature, et tandis que les récoltes ne sont pas toutes mûres en même temps sur l’arbre, le mélange de fruits arrivés à terme et un peu verts préservera et le goût acidulé si appréciable de l’abricot, et son odeur si particulière. Ne pesez pas le sucre non plus, c’est inutile. Recouvrez-les tout simplement, juste de quoi voir la tête des abricots du haut émerger dans la bassine en cuivre.

 

Bien entendu, comme je n’utilise ni de pectine artificielle, ni de naturelle, mes conseils ne valent qu’avec le sucre non raffiné que j’utilise. En théorie, je ne serais pas contre rajouter un peu de pectine car cela permettrait de préserver plus encore la saveur des fruits. Cependant pour la conservation, il faudrait alors peser le sucre et en rajouter par rapport à la recette que je viens de vous donner. Sinon, la dite confiture risquerait de moisir au bout de deux trois ans, voire pire, de tourner.

 

Enfin dernier conseil qui va vous paraître un peu bizarre : chauffez le plus doucement possible et ne remuez pas les abricots dès que le sucre est fondu. Pourquoi ? Parce que l’eau va s’évaporer par le centre, laissant les extrémités à une température inférieure. La saveur des fruits en sera préservée d’autant. Par contre, si vous mélangez, la cuisson sera homogène, et les fruits auront un goût moins acide. Stoppez la cuisson lorsqu'une goutte de jus extraite de la tambouille et refroidie au coin du gaz a un côté un peu poisseux lorsque vous passez le doigt dessus. 

 

faire soi memeb

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