(Poème) Alain ouvrier agricole
En audio :
Alain ouvrier agricole, esclave de la terre
Enfant abandonné, maltraité
Pas de jeunesse
Travaillant sans cesse
Avec le courage d'une bête
Croc blanc a trouvé son maître
Pour lui faire une place, et lui donner des miettes.
Ton tri palium, tu as peur de l'abandonner
Mal habillé dans les vignes gelées
Les crevasses aux doigts, aux pieds
Le tronc raide à force de répéter
Mal chaussé , les pieds puants et irités
Dans ta petite chambre d’ouvrier
A côté du maître
Edenté,
Ton appareil te tombe du palais
Tu ne peux plus sortir en société
Pas de médecin pour te soigner
La campagne, la modernité.
Les gens normaux veulent plus faire leur métier
Bien payés ou pas
Y-a que toi.
Or pour travailler, il faut bien manger,
Et faut des dent pour ça !
Je sais pas comment tu fais
T'es plein de joie.
Pas jaloux pour un sou alors que je vis de ton travail
Des impôts socialistes, de ton esclavage.
Qu’on te l’as dit, que tu le sais,
Me parlant toutefois
Comme si de rien était
Oublieux de mes capacités
Sans âge, sans passé
Tu me donnerais ton fric sans rechigner
Au cas où, ça servirait,
Vraiment…
Ton coeur est plein, ton désir vide.
1 semaine de vacances par an
On te dit où aller
Avec des handicapés qu'il t'arrive d'aider.
Y-a que la retraite qui t’inquiète
Probablement tu vas mourir avant
Des cigarettes, de la malbouffe, de l'acharnement,
10 heures par jour,
Par rapport à toi, quel fainéant !
Je t’ai dit "je sais"
T'étais gêné, tu voulais blaguer
Tu sais trop que tu peux pas faire autrement.
Quand on fait semblant de se battre
Désormais j'ai le dessus sur toi
Ton corps est en train de craquer.
Comment va faire ton patron quand tu seras parti ?
Tu lui a demandé
Je te l'ai dit,
Il payera quelqu'un au juste prix.