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Au fil de mes abandons et de mes (nobles) révoltes
18 mai 2010

Progrès

Il fut un temps où les places étaient devant les parvis des Eglises. Elles étaient des lieux de rencontre et d'amour. On y marchandait sous le regard de Dieu.
Il fut un temps où les places s'articulaient autour d'une fontaine ou d'un puits, car les bestiaux venaient y boire, et l'amour n'était pas loin (Rachel et Jacob...).
Il fut un temps où les fontaines étaient sacrées et entourées d'une place et où la rencontre avec le merveilleux était possible (Brocéliande).
Il fut un temps où on plantait des arbres de la liberté sur la place, où on élevait des statuts à la gloire de nos héros (supposés ou réels), où les projets artistiques étaient ambitieux.

Et il est des places modernes, où rien n'existe pour la rencontre, rien ne catalyse le sacré, si ce n'est le vide :

P1010167

Nous, Angoumoisins, avons pourtant voté pour le projet qui nous semblait le plus humain. Les deux autres projets encore plus barbares, rendaient le centre commercial sacré en lui consacrant l'entièreté du parvis. Et bien même avec ça, nous avons une place impie, où les gens ne peuvent pas se rencontrer. Ils sont sur les bords, assis, observant la place et ceux qui ne font que la traverser (d'un pas rapide pour éviter l'attention, ou plutôt la tension). Ils observent le vide sans jamais pouvoir aborder quelqu'un. Société autiste où les architectes, censés représenter une élite culturelle, sont en fait des Jean foutre incultes.

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