Parce qu'un poème, ça s'écoute d'abord :

Bientôt je ne danserai plus tout seul
Bientôt je serai sans peurs
Bientôt je ne serai plus de bonne humeur
Bientôt je ne mettrai plus la musique à fond
Bientôt je n'aurai plus d'érection
Bientôt j'aurai toujours raison
Bientôt je n'aurai plus personne à faire rire
Bientôt le sourire de ma grand-mère ne sera qu'un souvenir
Bientôt je n'aurai plus de fausses espérances
Bientôt oubliée l'odeur des bonbons de mon enfance
Bientôt raisonnable je serai
Bientôt les couchers de soleil n'attendrai
Bientôt je ne serai plus trahi
Bientôt je n'aurai plus d'ennemis
Bientôt je n'aurai plus d'obstacles surhumains à franchir
Bientôt je ne rirai plus de mes conneries
Bientôt je ne me battrai plus contre des moulins à vent
Bientôt je ne regarderai plus pousser mon ventre
Bientôt je n'aurai plus envie de travailler
Bientôt je serai trop lâche pour m'affronter
Bientôt mon coeur ne fera plus boom Oh !
Bientôt je ne reprendrai plus deux ou trois verres de trop
Bientôt je n'aurai plus le mow jo
Bientôt je ne mettrai plus de sel
Bientôt je n'ouvrirai plus la porte du poêle
Bientôt je n'achèterai plus de crème entière
Bientôt mon langage sera toujours châtié
Bientôt ma viande ne sera plus grillée
Bientôt je consommerai
Bientôt je serai riche
Bientôt l'essentiel aura un prix
Bientôt rejoindre mes amis me fera peur
Bientôt les étoiles ne me laisseront plus songeur
Bientôt la voix des hypocrites m'aura vaincu
Bientôt je serai tout le poids de mon vécu
Bientôt ma prière se joindra au ciel de tous les autres, partis…

En attendant

Je ris je ris je ris,
Je prie, je m'apprécie, j'écris, je fais le débile, je culpabilise
Je pleure aussi, je suis terrorisé, je suis angoissé
J'échoue, je réussis,
Je ressuscite, je mange bien à midi, je bois la vigne
Je respire de mes yeux le feu brûler
Les étoiles scintiller
Le pain gonfler
Les couchers de soleil dans mon champ après une belle journée à bêcher
J'écris, je l'ai déjà dit ?
Je remue mes hanches bizarrement
Je chante en concert avec les anges
Je manduque à pleines dents
Je jeûne d'autant
Je bois encore au cas où
Avec amis, je me couche tout saoul
Et je le regrette, oui je le regrette de bonne foi
Mais cela ne m'empêche pas de courir, je transpire
Je vis, je vis, je vis.

(Poème) Demain peut-être

Partager cet article