Mes conversations avec mamie : les éclairs de génie de mamie.

Le bon sens des femmes anciennes.

Quand j'ai dit à mamie avec un ton de grand dépit, que je ne comprenais pas pourquoi je rencontrais des filles si belles, et pourquoi malgré cela, ça ne marchait pas, voilà ce qu'elle s'est écriée :

"La beauté ne se mange pas en salade!"

Beauté intérieure et extérieure... toujours ce même dylemne. A celui-là, je rajouterais :

Beauté du visage, beauté du corps... langage du visage, langage du corps...

Pour sortir de tous ces paradoxes, je pense qu'il faut savoir imposer son désir profond envers et contre tout, et surtout envers et contre notre besoin d'affection et de tendresse. Celui-ci nous pousse toujours à nous laisser-aller avec une personne qui ne nous convient pas. Si ce désir n'a rien de coupable, il nous rend malheureux. Etre à l'écoute de l'autre, de ses qualités réelles et compatibles avec les nôtres, tel est le défit de ceux qui veulent encore croire à l'amour. Puis, prenant en compte ces qualités, déterminer si la vie avec cette personne, est possible ou non, et puis trancher. Trancher, devenir fort, voilà le destin de l'homme moderne. Et le faire sans rancune et sans haine. Dans ma vie, il n'y a jamais eu que l'amour de Dieu qui m'a permis de trancher dans de bonnes conditions avant qu'il ne soit trop tard, la certitude d'être aimé qui combattait ma fragilité narcissique. Grâce à Dieu, j'attends encore le jour où je n'aurais plus à trancher, mais à m'affirmer, tout simplement face à l'autre. Dénué de passions, l'homme peut enfin aimer. Désirant le beau, il n'est plus en état de rejeter le manque, mais bien de vivre. De la survie, du grand manque, il passe à la vie, au surplus de l'amour divin. Oui, la beauté ne se mange pas en salade : nous devons parfois renier le pouvoir de nos sens, et devenir un peu plus pragmatiques.