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Au fil de mes abandons et de mes (nobles) révoltes
5 avril 2011

Mes conversations dans le métro parisien : un voyage touristique.

Ici, personne ne se parle. Puis tout d'un coup, un marginal s'exclame, refuse le silence, essaie de bousculer le ronron général... sans résultat. Il a beau agresser, supplier, demander calmement, il ne sera pas écouté, et d'ailleurs, bien souvent, il n'écoute personne. Tant de médiations nous manquent dans ce monde sans rituel...

Cependant deux de ces personnes m'ont particulièrement touchées, elles n'avaient rien à vendre :

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Ce dernier gars, certainement un Sdf prit à partie une fille qui avait préféré s'asseoir loin de lui alors qu'il y avait pas mal de place près de lui "espèce de sal...... tu aurais pu te mettre plus loin" etc etc... cet homme voulait seulement être considéré, et à cette fin, il usa de violence sans remord. Avait-il tort ? Après moultes provocations, dès qu'on lui eut répondu, il nous apparut comme beaucoup plus humain... il eut donc raison.

Et puis il y a tous ces gens qui demandent de l'argent "pour vivre" avec plus ou moins de talent et de poésie. On se demande quels sont leurs besoins réels. Ils écument toutes les rames du métro sans prendre le temps de rester dans un wagon plus d'un trajet, avec un discours qui est minuté et qu'ils tentent de rendre personnel. Deux fois j'ai sorti de l'argent de mes poches mais je n'ai pas eu le loisir de le leur donner tant il me fut difficile d'accrocher leur regard empressé : j'avais perdu mon temps à écouter leur discours (pauvre provincial...). La prochaine fois, il faut que je m'y résolve, je n'aurai pas le temps d'écouter si je veux avoir le temps de donner. Donner sans un rapport personnel et humain, c'est la plus belle forme de charité personnelle. Cependant je regrette chaque fois que ce monde devient encore plus individualiste. Et si je sauve mon âme en donnant de cette manière, il m'arrive parfois de rêver d'échange. Notre monde est si bizarre...

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