(Poème) Etre "normal"
Car un poème, ça s'écoute d'abord :
J'ai un scénic
Et une maison phoenix,
Pas plus de deux enfants,
Un emprunt sur 30 ans,
J’ai été pacsé
Avec un homme ou une femme,
D'un pays étranger
J'ai un chien bien racé
Qui me comprend
Me lêche la main,
Parce qu'il m'aime tant
Il croque viande fraîche,
Gras de ses bombances
Que je confie toujours
A ma belle-maman,
En partant pour skier
Sur les pistes du mont-blanc.
Je suis une féministe
Au foyer rentre bien vite
Faire toute la cuisine
A ma petite famille
Je suis un gros macho
Qui sait cuire des saucisses
En montrant comment faire
A mon unique fils
Le barbecue posté
Tout au fond du jardin
Servira étrenné
Quand viendront les copains
Dans 31 années
Ayant bien travaillé,
J'en ferai un en brique
En signe de réussite
D'esprit zen et fen shui
D'une poussière je blêmis
Je nous empêche de vivre
Y faut pas tout salir.
Après 7 ans de mariage,
Je voudrais un mari,
Avec de belles cornes
Au-dessus de notre lit.
Quand ma femme sera
A l'abri des soucis
Je pourrai la quitter
Pour un autre vampire
Elle gardera le chien,
La maison et les niards
Je paierai une pension,
C'est l'octroi du queutard
Je ne l'empêcherai pas
De me pourrir la vie,
Mais mourrai géniteur
D'une immense famille.
On m'enterra bien vite,
Dans n'importe quel trou.
Avant cet au-delà,
J'aurai pourvu à tout,
Il vaut mieux le prévoir
Nos enfants vivent sans nous.