Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au fil de mes abandons et de mes (nobles) révoltes
1 juin 2016

Musée des arts et d'histoire de Fribourg

Fribourg est une ville très ancienne qui, avant même le catholicisme, a connu des périodes de production artistique intenses. Artistiques/artisanes pour tout dire, puisque nombre d’objets retrouvés en archéologie sont plutôt de cette deuxième catégorie quand bien même ils se rapprocheraient de la première par leur qualité, comme cette fibule oméga d’une plus grande finesse encore dans la réalité et datant pourtant du 2ème siècle av JC :

omega

épingles

 

 

 

Les objets les plus anciens qui aient retenu mon attention, ce sont ces deux épingles de 2600-2450 av JC :

 

 

 

 

Mais Fribourg va accompagner le développement de la civilisation humaine continuellement par la suite comme le montre ce bracelet et ces boucles d’oreilles « panier » en or entre -1100 et -800 av JC.boucle doreillesbracelet 

 

 

 

 

Durant la période du bronze, les Fribourgeois fabriquent aussi de superbes épingles, ou tout au moins les font venir jusqu’à eux . Plus tard, ce seront carrément des ceintures d’une grande qualité ou des statuettes comme celle-ci en l’honneur de la lune au 2ème siècle après JC.

ceinturelune

 

 

épingles2

 

 

 

 

 

 

 

La chrétienté va arriver en forme de démultiplicateur pour la production artistique. Les Fribourgeois vont promouvoir la représentation religieuse à un niveau exceptionnel, preuve en est la diversité et le nombre des productions au cours des âges. Regardez cette étonnante crucifixion du Xième,

crucifixion

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

suivie trois siècle plus tard par ce sépulcre pascal de 1329 (mal pris en photo mais qui révèle un Christ sanglant et admirablement sculpté pour l’époque).

 

sepulcre pasca

 

Cette continuité ne se démentira pas jusqu’à aujourd’hui, notamment dans le thème de l’adoration des mages qui semble chère à cette population. fibule mage

 

 

 

Un bâton-épée de Saint Jacques du 17ème siècle et son fourreau nous rappellent que les routes n’étaient pas toujours sûres en matière d’adoration... et ce à tous les âges de l’histoire.baton st jacques

 

 

Le MAH conserve aussi des statues en pierre de l’ère médiévale dont on peut deviner la colorisation d’origine à travers un mince film et qui les rendent presque vivantes avec un peu d’imagination.

 

 

La peinture à l’huile servira aussi de support à cette expression religieuse. Elle atteindra son apogée avec Hans Fries autour de 1505, Fribourgeois de naissance :

hans fries fribourg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la même époque Hans Geiler déploie son art dans la sculpture de bas reliefs de bonne qualité (voir le baptême du Christ).

 

 

 

 

 

Le mobilier et les production religieuses foisonnent à Fribourg avec plus ou moins de bonheur. Voici, la pire horreur que je n’ai jamais vu dans un musée qui combine restes osseux qui relèvent pour moi de la fascination morbide et bijoux bling bling d’une prétention grotesque. Le gisant de Saint Félix ou comment parer un squelette de bijoux pour en revenir au pire des cultes païens :

 

 

gisant saint felix

 

Passons maintenant au profane :

 

anthonin schmidt

 

Du côté du bon, Antonin Schmidt et sa vue de la ville basse en 1917 par exemple,

 

 

 

 

 

ou Joseph Reichlen et sa « vue de la ville de Fribourg » en fin de 19ème siècle. Quel réalisme et quelle luminosité dans la perspective ! Les deux villes se font face dans un affrontement qui ne dit pas son nom.

 

 

 

Joseph-Reichlen_Vue-de-Fribourg_1880

 

En cette deuxième moitié du 19ème siècle, Fribourg semble connaître une intense activité artistique réussie, notamment de femmes, ce qui n’est pas si ordinaire pour ne pas le souligner. Mathilde Mayr Von Baldegg est une portraitiste acceptable. En 1896, elle peint « La Résignée » qui, si on lui enlève sa possible connotation féministe, est de la plus grande sensibilité. Enfin, il me faudra aussi parler de cette artiste plus connue, Marcelo, Adèle d’Affry de son vrai nom, et de son chef d’oeuvre « La Pythie :

 

pythie

 

Une invitation au voyage dans le monde des sentiments troubles.

 

Toute la ville de Fribourg fait grand cas de son sculpteur moderne Jean Tinguely. En ce qui me concerne, ses mécaniques de l’absurde imaginaire ne font pas écho en moi. Je m’arrêterai donc là.

Publicité
Commentaires
Publicité