(covid19 #2) Je comprends mieux l’épuration de 1944-45

20 juillet 2020

Dans un de mes précédents articles, j’avais brocardé mes amis catholiques qui n’avaient pas réagi face à une maladie dont nous ne connaissions rien et qui avait tué pas mal de gens à l’étranger. Depuis, nous en savons un peu plus sur le covid-19. Notre société devrait en être rassurée, et adopter des comportements proportionnés. Eh bien pas du tout. Et cette fois, je dois dire que mes amis catholiques ont réagi un peu mieux que la moyenne. Car en ce qui concerne le reste de la population, les esprits ont cédé à la propagande gouvernementale à plein. Autant ils n’ont rien fait avant que le gouvernement le leur ordonne, autant maintenant sont-ils devenus tatillons à l’excès et même pire.

Depuis ce matin, il est devenu soudainement nécessaire de porter un masque dans les lieux clos. Pour quelle raison ? Une mystérieuse seconde vague risquerait de nous toucher. Bon, il n’y a eu aucune aggravation de l’épidémie, les quelques cas recensés l’ont été à cause de l’augmentation du nombre de tests, et puis le nombre de malades est carrément anecdotique dans notre région, pour ainsi dire nul, le journal de la Charente Libre révélant même ce matin que l’espérance de vie a augmenté sur le département depuis le début de l’épidémie, ce que j’avais prévu dans un de mes commentaires sur le site de Charles Gaves, mais la seconde vague risquerait de nous emporter. Difficile de faire plus paranoïaque.

Comme depuis le début, notre situation a été confondue avec celle de régions populeuses, jeunes et tribales et les mesures gouvernementales sont complètement inadaptées à notre situation. Ici, obliger les gens à mettre un masque qu’ils retirent dès la sortie du magasin, c’est multiplier le risque de contamination par les mains, principal mode de transmission du virus. Cette mesure estivale est d’autant plus absurde que le virus semble avoir un caractère saisonnier. Nous ne risquons donc rien à ne pas porter de masque, au contraire. Et si les hôpitaux faisaient leur boulot, ils soigneraient les quelques cas qui se présenteraient à eux, sans que nous dussions pour autant maintenir notre société dans un état de sidération monumental.

Or voici que la population, dans mon secteur, a choisi de valider le délire collectif et la mauvaise gestion de nos édiles. En bons petits citoyens respecteux des lois, non seulement ils continuent à appliquer les mesures absurdes du gouvernement, sans réfléchir, mais en plus, ils entendent bien imposer ce comportement absurde à tout le monde. Pour eux, le chauffeur qui s’est fait tabasser à mort récemment, pour avoir exiger que des jeunes des cités portent le masque dans son bus, doit représenter une sorte de modèle ! En tout cas, se sentant investis d’une sainte mission, ils m’ont empêché de faire 3 pas dans les magasins ce matin, sans mon masque. Je dois avouer que j’ai plié à cette folie collective parce que j’étais sur une propriété privée. Dans la rue, ils auront bien plus maille à partir avec moi.

Car à la vitesse où progressent les mentalités, il faut bien comprendre que les mesures absurdes vont s’enchaîner et que d’autres restrictions de liberté publique sont déjà en gestation. Je l’ai compris ce matin devant l’attitude de collabo de bons nombres de mes concitoyens et de commerçants. Ceux-là ont cautionné l’action publique mais en plus, ils se sont placés derrière la loi pour jouer les petits kapos, n’hésitant pas à me dénoncer le cas échéant, ou à me menacer d’amende directement tant ils se sentaient sûrs de leur affaire.

Quand notre gouvernement leur a dit que le masque ne servait à rien, ils n’en ont pas porté. Durant cette période cruciale de fin d’hiver, j’avais le mien et je passais pour un imbécile. Désormais, nos chers experts gouvernementaux leur ont expliqué qu’un masque ça servait à protéger les autres, mais pas à se protéger. Et contre toute évidence, ces imbéciles le croient ! Demain, en raison d’autres impératifs administratifs, on leur dira que le masque, ça ne sert qu’à se protéger soi-même, et croyez-bien qu’ils goberont l'idée. Car ils ne réfléchissent pas, ils suivent, comme ils ont suivi l’administration en 1940 et comme ils la suivront dans le futur, quelque énormité celle-ci puisse leur avancer. La période de confinement a d’ailleurs vu une saturation des services d’appel d’urgence. Pas parce que les problèmes avaient augmenté, loin de là, mais parce que nos petits kapos du bon vieux temps, se sont remis à dénoncer leurs voisins dès qu’ils en ont eu l’occasion. Voilà des gens, qui comme par le passé, adhèrent à la propagande d’état sans plus réfléchir que ça, et qui sont très à même d’y faire adhérer les autres. Quand la libération a lieu, inévitablement, ils sont massacrés par leurs frères. Cependant, comment ne pas éprouver un peu de compassion pour cet épurateur qui aura peut-être encaissé durant des années, comme je viens de le faire pour une seule journée avec moultes difficultés… Parmi tous ces épurateurs qui ont mimé le personnage du collabo tout en croyant le dénoncer, peut-être certains avaient de bonnes raisons d'agir comme ils l'ont fait.

Suite aux massacres perpétrés par les Khmers rouges, il y a eu un mouvement de réconciliation nationale. Un des principaux directeurs de camp de concentration, Douch, a tenté d’expliquer sa démarche. Je crois bien que personne n’a compris. Car il a fait référence à tout un tas de mécanismes sociaux encore en vigueur dans nos sociétés archaïques et sacrificielles (non christianisées).

L’un de ces mécanismes sociaux, nous le voyons grandir depuis le début de l’épidémie. Les gens ne veulent plus avoir à réfléchir. Ils veulent pouvoir se confier en la propagande d’état, et vivre l’esprit tranquille, obéir, jusqu’au suicide. Ils appellent cela « respect des lois ». Et malheureusement, ils ont bien raison. La loi nous pousse, depuis des années en France, au suicide. Et même les commerçants qui subissent la dictature d’une administration française sans pitié pour eux, ont souscrit à la démarche. Peut-être pensent-ils pouvoir faire plier les autres, comme on les a fait plier ? Cependant, à ce petit jeu, ils feront faillite, et nous nous appauvrirons. Ils ne bénéficieront en rien d’une forme d’autoritarisme qui est antinomique au développement capitalistique. Foin de survie, ils disparaîtront inévitablement, à cause de leur sujétion. Et ce faisant, ils viennent de se jeter sur la tête, la dernière pelle de terre. Car songez qu’ils en sont venus à brimer leurs derniers clients au nom de cette idéologie d’état, au moment même où internet regorge d'alternatives. Le gouvernement aura beau sanctionner amazon, système dont il sent qu’il lui échappe. Les commerçants auront beau rêver à un retour du monde ancien, et les clients continuer à venir chez eux par nostalgie, ils sont juste en train de se départir de leurs derniers avantages en favorisant une distanciation sociale injustifiée et qui les pénalise. De la folie pure.

L’ardoise que nous n’avons pas réglé en 1945, il va bien falloir la payer maintenant, avec les intérêts. L’épuration a cessé rapidement, sans que nous nous soyons réconciliés, sans que nous ayons fait le constat clair de nos échecs passés. L’état l’a interdit. Et voilà la bête immonde qui revient, sous des traits socialistes, comme à son habitude. L’idéologie qui a pour but de nous protéger, de nous donner à penser, nous enferme entre quatre planches d’un cercueil. Ces commerçants serviles n’y échapperont pas. Tout comme ces kapos qui se feront dépouillés par plus forts qu’eux, pour avoir voulu défendre une idée de la France nulle et non avenue, qui ne survit que dans leurs cerveaux serviles. Le seul service que des gens conscients puissent leur rendre, c’est d’opposer une sourde résistance à leur extrémisme délateur. Entrer dans les magasins sans masque et les obliger à nous reprendre, jusqu’à ce qu’ils cèdent par épuisement. Par exemple.